- L’aquarelle est un art du spontané et de la simplification. La pratique in situ crée une urgence et une ouverture face au sujet qu’on ne peut avoir autrement. Une pratique régullière en extérieure vous permettra de ne pas vous laisser enfermer par un document photo en atelier
- Identifier, au travers du document, quel est le vrai sujet, le véritable intérêt, l’objet de l’émotion qu’on a ressentie et qu’on va transmettre.
- Déjouez les pièges du travail d’après document: être trop exaustif, trop figé, trop fidèle, manquer de liberté, d’ouverture, de poésie. La simplification sera un enrichissement. Attention aux contrastes, aux ombres noires, à la couleur souvent assez pauvre. Donnez toute sa puissance au médium de l’aquarelle, à l’eau. Organiser un chromatisme efficace, tirer partie des transparences et des réserves. Obtenir de belles matières par décantation du pigment. Transfigurer.
- Avant de commencer, prennez le temps d’affiner votre approche et de dériver par rapport à la photo. Travailler au préalable en plusieurs étapes avec croquis et modelos à l’aquarelle, organiser le travail de distanciation poétique afin de trouver véritablement une clé, un truchement qui permettra de délivrer finalement une oeuvre. N’hésitez pas à écrire vos intentions sur le sujet et sur l’exécution. Plus le travail aura été préparé en amont, plus il sera fluide lors de l’exécution proprement dite.
- Retailler, redessiner, recadrer, ajouter, retrancher. Ne pas être scrupuleux mais juste. Ce ne sera pas difficile si vous avez bien dégagé les vrais enjeux du sujet. Dynamisez la composition, travaillez les axes principaux afin de faire circuler le regard, utilisez les obliques.
- Etablissez à l’avance une palette simple basée sur des rapports de complémentaires. Ne soyez pas trop ambitieux et allez vers la simplification.
- Pendant l’exécution, variez les écritures et le rapport aux détails. Sachez à l’avance les zones de phocus, les zones moyennes en détail et les zones de repos.
- Concl: il peut sembler à première vue que travailler d’après des photographies soit plus facile que de travailler d’après la nature. Ce n’est vrai qu’en apparence, car il faut beaucoup de science du motif pour éviter de tirer de sujets photographiques des oeuvres plates qui ne se sont pas émancipées de la stricte représentation. Il faut d’abord tirer du document photo sa propre partition à interpréter, celle qui sera à même de délivrer l’émotion ressentie avec les moyens propres de l’aquarelle. Préparez méthodiquement le travail afin que l’exécution soit aussi fluide que possible, c’est ainsi que vous pourrez être le plus personnel.